Conditionnement
Avec ces deux années de pandémie, Cetec Industrie n'avait pas pu fêter dignement ses 50 ans. C'est maintenant chose faite : le 16 juin dernier, l'entreprise périgourdine spécialisée dans la fabrication de machines pour le pesage, l'ensachage et la palettisation de produits pulvérulents, granulés ou en morceaux, a réuni plusieurs dizaines d'invités sur son site de Chancelade, à proximité de Périgueux.
Cetec Industrie fait aujourd’hui partie des leaders mondiaux dans la fabrication de machines spécialisées pour le pesage, l’ensachage et la palettisation de produits pulvérulents, granulés ou en morceaux. À l’occasion de ses 50 ans, fêtés le 16 juin dernier (avec du retard en raison de la pandémie), l’entreprise a ouvert les portes de son atelier, situé à Chancelade, près de Périgueux. Une cinquantaine de machines y sont fabriquées chaque année, pour tous types d’industries et de produits : ingrédients alimentaires (céréales, minéraux, sucre, lait en poudre, farine, riz, etc.), semences, produits chimiques (granulés plastiques) et phytosanitaires, terreau, pigments, charbon et granulés de bois, litière, aliments pour les animaux (d’élevage, de compagnie et l’aquaculture).
Cet événement a été l’occasion pour l’entreprise de mettre en avant son savoir-faire et son dynamisme au cours d’une visite guidée détaillée, du bureau d’études aux ensacheuses et palettiseurs en phase d’assemblage et de test, en passant par l’atelier de tournage-fraisage, la chaudronnerie, la découpe laser et le pliage, ou encore les salles de peinture et de montage électrique. Au total, une dizaine de métiers sont représentés et l’entreprise compte 95 salariés. « Pour accompagner notre développement, nous avons réalisé dix embauches sur les deux dernières années et sommes encore à la recherche de quelques collaborateurs », indique Régis Labrue, directeur général de l’entreprise familiale. De nouveaux locaux sociaux ainsi qu’un vestiaire féminin ont été récemment aménagés afin de pouvoir les accueillir.
Inauguration des halls Jean-Claude Labrue
L'atelier s'étend sur près de 7 000 m². Un agrandissement, de 1 900 m² sur 12 mètres de faîtage, a été réalisé en 2019, permettant le montage des lignes d'un seul tenant. Quatre nouveaux ponts roulants y ont été installés, portant l'investissement à 1,20 M. « Cela a eu des répercussions directes sur la productivité et le confort de travail, se félicite Régis Labrue. Notre volonté, à travers cette porte ouverte, était d'inaugurer officiellement ce nouveau bâtiment », en présence de journalistes et d'élus locaux venus en nombre (conseillères départementale et régionale, sénatrice de la Dordogne, député). Les halls ont été baptisés du nom du fondateur de Cetec Industrie, JeanClaude Labrue, qui a lui-même dévoilé la plaque. Celui-ci, qui a passé la main à son neveu en 2010, s'est dit « très admiratif des progrès accomplis. C'est une grande satisfaction ! »
Cetec dépose un brevet chaque année. « Le packaging est un domaine où il y a beaucoup d'innovation », note Régis Labrue. Parmi les dernières nouveautés, une ensacheuse équipée de deux postes de dosage séparés, alimentés par des circuits distincts, évitant toute contamination croisée. « En deux ans, nous en avons fabriqué dix. » Mathias Elie, responsable commercial, précise que toutes les machines qui sortent de l'atelier « sont conçues en fonction des besoins de chaque client. Nous adaptons environ 30 %, ce qui en fait toujours des machines uniques. » De plus, « un espace est toujours prévu en natif pour un poste en plus, ce qui assure l'évolutivité de la machine sur le long terme. » Une même ligne peut traiter plusieurs types de sacs (papier, plastique, polypropylène, gaines PE ou mixtes), de différents formats et types de fermetures (soudure, couture, scellage, collage, etc.), avec mises sous vide et/ ou sous gaz. Les applications robots, développées par Cetec depuis 2005, permettent quant à elles de palettiser les sacs sur des palettes ou dans des box cartons. Les équipements s'accompagnent d'une large gamme de prestations : « La gestion de projet est un travail de plus en plus complexe. Nous devenons presque des maîtres d'œuvre », souligne Mathias Elie.
Quatre-vingts pourcents des pièces sont fabriquées à Chancelade. « Cela nous confère une très forte réactivité, appuie Régis Labrue. Toute la fabrication est maîtrisée, nous ne dépendons pas des fournisseurs. De même, nous pouvons fabriquer une pièce détachée et l'expédier dans la journée. » Le SAV représente d'ailleurs 25 % du chiffre d'affaires de l'entreprise, qui s'élèverait, en 2021, à 14 millions d'euros, « dont 40 % à l'export », précise le dirigeant, qui entend encore développer les ventes à l'étranger. Parmi les autres projets à venir, « la robotisation et le développement de solutions à faible cadence seront des axes de développement. Nous sommes également en pleine phase de dépôt de brevet pour une nouvelle machine d'ensachage. » Elle sera dévoilée au CFIA à Rennes au printemps 2023. Une nouvelle extension du site, de 300 m², est aussi prévue à l'horizon 2023 afin d'« améliorer les flux de production ».
Ermeline Mouraud
Cetec Industrie est née de l'évolution du Centre d'études techniques, créé en 1966 par Michel et Jean-Claude Labrue (respectivement père et oncle de l'actuel dirigeant). Il s'agissait alors d'un bureau d'études spécialisé dans la conception de bâtiments industriels. En 1971, sous l'impulsion de Jean-Claude Labrue, l'entreprise évolue en une société d'études et de réalisation de machines spéciales : machines de traitement des pruneaux, ligne d'enrobage pour aliments d'animaux domestiques. Cetec Industrie est créée. Elle est alors implantée à Saltegourde, en périphérie de Périgueux. La PME prend un virage dans les années 1980 en commercialisant des machines spécialisées dans le conditionnement de croquettes. La première doseuse Cetec est installée en 1985. Cette même année, la société intègre les premiers automates. En 1986, elle dépose ses premiers brevets. Le premier palettiseur et la première ligne complète sortent de l'atelier, qui a déménagé à Marsac-sur-l'Isle, en 1989. Cetec Industrie arrive sur le site actuel, à Chancelade, en 1997. En 2010, Régis Labrue reprend la société, à la suite de son oncle. Après un agrandissement en 2019, l'atelier s'étend aujourd'hui sur près de 7 000 m² et fait travailler 95 personnes.