Grand rendez-vous dédié aux poudres, granulats et autres produits en vrac, Powtech est un incontournable pour les industriels. Cette année, la fréquentation a augmenté de 9 % et l’internationalisation des visiteurs a progressé de 2 %, même si les Allemands restent majoritaires. Les Français, à la 6ème place parmi les visiteurs, et exposant leurs produits à travers une vingtaine d’entreprises, sont restés discrets mais présents. La thématique de cette année, enfin, la protection contre les explosions, semble avoir interpellé visiteurs et constructeurs. Produits dédiés à cette problématique, séminaires et manifestations proposés par le salon n’ont pas manqué d’attirer un public nombreux.
La crise est encore là mais les signes de relance commencent à poindre. C’est le sentiment qui ressort ce grand rendez-vous international de l’industrie, Powtech. À Nuremberg, pendant trois jours, du 27 au 29 avril dernier, 16 490 visiteurs se sont déplacés pour venir sillonner les six halls du salon. Parmi eux, le hall 1 et la moitié du hall 5 étaient réservés au Technopharm, salon dédié aux produits et procédés pharmaceutiques, qui s’est tenu conjointement à Powtech. Techniciens, ingénieurs process, responsables de la production, scientifiques, constructeurs ou concepteurs de machines, d’outils d’instrumentation, de procédés innovants applicables aux produits en vrac, ont constitué le public de cet événement industriel majeur. Powtech se maintient encore cette année comme le lieu incontournable où se rendre pour prendre connaissance et exposer évolutions techniques et procédés innovants de l’industrie, notamment appliqués aux produits en vrac, poudres et autres granuleux. Le secteur de la recherche a également été mis en valeur cette année avec la tenue du congrès WCPT6 consacré à la technologie des particules dans le même lieu, au Messezentrum de Nuremberg.
Côté chiffres, les organisateurs du salon sont plutôt satisfaits de cette dernière édition de Powtech/Technopharm. Le nombre de visiteurs a augmenté sensiblement depuis l’édition de 2008, passant de 15 117 à 16 490 (chiffres vérifiés et attestés par la FKM, société de contrôle des données des foires et expositions, située à Berlin). L’internationalisation du public se poursuit en passant de 30 % en 2008 à 32 % d’étrangers, cette année. Internationalisation qui reste cependant surtout européenne, la grande majorité d’Allemands, 68 % des visiteurs donc, est suivie par les autres germanophones : les Autrichiens, les Suisses, puis par les Italiens, les Tchèques, les Néerlandais et en sixième position les Français. 74 pays ont en tout été représentés, en légère hausse également par rapport à 2008, où les visiteurs étaient originaires de 70 pays. Seule petite baisse observée, celle du nombre d’exposants qui passe de 1 009 en 2008, pour les deux événements Powtech et Technopharm rassemblés, à 956 cette année, répartis de la manière suivante : 680 exposants venus de 27 pays pour Powtech et 276 exposants issus de 13 pays pour Technopharm. Claudia Hauser-Vollrath, responsable du projet Powtech/Technopharm à la Nürnberg- Messe, n’y voit pourtant aucune marque de désaveu et dresse plutôt un bilan positif de cette édition, encore marquée par le ralentissement économique : « Dans une période comme celleci qui met les constructeurs de machines et équipements en difficulté, nous sommes fiers que les exposants affrontent la crise et soient venus à Nuremberg en nombre presque aussi élevé qu’à l’habitude » a-t-elle déclaré à l’issue du salon. Ces exposants étaient très majoritairement issus du pays organisateur du salon, tout comme les visiteurs. 462 stands étaient allemands, suivis, de très loin, par les Suisses avec 43 stands, les Italiens et leurs 32 stands et enfin les Britanniques avec 24 stands. La France était encore derrière avec 9 exposants directs et le même nombre de co-exposants. Catherine Fleury, qui représente officiellement la France pour les salons internationaux du groupe NürnbergMesse, se félicite tout de même de cette présence. Elle a en effet recueilli des retours positifs de la part de ses compatriotes, « qualitativement ravis » des rencontres. Petite ombre au tableau peut-être, l’étendue de la manifestation qui a pu se ressentir dans la plus faible fréquentation de certains halls. En effet, difficile de parcourir en trois jours les six halls de manière exhaustive, un service de car est d’ailleurs affrété pour aller d’une entrée à l’autre.
Côté stands, de nombreuses présentations de produits ou d’innovations étaient visibles. Trois stands sur quatre (71 %) proposaient d’ailleurs aux visiteurs une nouveauté ou un produit qui avait été amélioré. Les chiffres recueillis auprès des exposants (et des visiteurs) ont permis de connaître les branches dans lesquelles travaillaient les visiteurs. 75 % d’entre eux exerçaient dans le secteur de la chimie, 64 % dans la construction de machines et d’équipements, 63 % dans le domaine de l’alimentaire, comme fabricants d’aliments à destination humaine, ou animale et 52 % dans l’industrie pharmaceutique – les chiffres pouvant se recouper pour les visiteurs issus de sociétés multisectorielles. Ils se sont intéressés aux segments suivants : la construction d’appareils et composants de procédés pour 65 % d’entre eux, les procédés mécaniques de base pour les poudres et solides en vrac pour 49 %, les procédés de mesure, commande, régulation pour 25 %, les techniques de sécurité et environnementales pour 22 % et enfin l’analyse et la caractérisation des particules pour 21 % – plusieurs réponses étaient possibles dans le questionnaire proposé. Les intérêts de ces visiteurs n’ont pas été anodins car ils se sont révélés être pour la grande majorité d’entre eux des décisionnaires d’entreprises : 94 % participaient aux décisions d’achats dans leur entreprise et 23 % ont une influence décisive sur les achats.
Optimisme et le regain de confiance
Les informations recueillies par l’équipe organisatrice du salon Powtech/Technopharm ont permis également de recueillir une tendance générale chez les exposants comme chez les visiteurs. Et c’est l’optimisme et le regain de confiance dans l’avenir qui semble avoir primé. Comme si le vent de reprise venait enfin de souffler quelques brises. Les exposants des deux salons ont en effet souligné que la propension à investir augmente chez les visiteurs professionnels. Parmi les exposants, une très grande majorité (9 sur 10) s’est d’ailleurs estimée satisfaite et 87 % d’entre eux sont déjà décidés pour exposer de nouveau à Nuremberg dans dix-huit mois. Claus Rättich, membre de la direction du groupe NürnbergMesse a d’ailleurs déclaré : « Le feedback donné par les exposants reflète l’optimisme grandissant dû au fait que la période de gel des budgets et de prudence des investisseurs est terminée. Nous sommes donc très heureux que le déroulement des salons ait mis en évidence l’évolution positive que connaît actuellement l’économie. Environ 9 % de visiteurs de plus qu’en 2008 sont en effet venus pour s’informer, notamment sur les dernières innovations dans le secteur de la construction de machines et équipements. Nuremberg lance donc ainsi un signal très positif aux industries concernées. » Les résultats d’un sondage mené par un institut d’études de marché indépendant confirment cette tendance : interrogés sur la conjoncture actuelle, 72 % des exposants du Powtech et 61 % des exposants du Technopharm ont déclaré s’attendre à une hausse allant de légère à forte. La participation au salon est également envisagée avec un optimisme non masqué chez les exposants : 84 % d’entre eux pour le Technopharm et 93 % pour le Powtech, pensent que les relations et les contacts noués durant les deux salons se traduiront en bonnes retombées commerciales. C’est en tout cas ce qu’on peut leur souhaiter, d’ici la prochaine édition allemande, du 11 au 13 octobre 2011. Pour ceux qui n’auraient pas envie d’attendre les 18 mois qui séparent chaque édition de Powtech, un autre rendez-vous est prévu en Chine. Organisé par le réseau Powder & Bulk network tout comme Powtech, IPB (International Powder & Bulk) aura lieu à Shanghai du 27 au 29 septembre 2010. Une ouverture vers le marché asiatique, qui pourra attirer certains constructeurs désireux de se développer dans cette région du monde.
Emmanuelle Genoud