Le risque d’explosion de poussières est présent au sein d’une usine d’aliments ; l’étude présentée ici par François Lucas et Loïc Perrin de l’association Tecaliman (*), a permis de produire des données industrielles, indisponibles jusque-là et obtenues dans des conditions à la fois « majorantes » et proches, sur l’inflammabilité et l’explosivité de ces aliments pour le bétail.
Du simple constat...
Les industriels de la nutrition animale (NA) peuvent être confrontés à des explosions de poussières ou à des incendies. Du point de vue réglementaire, ces risques sont encadrés principalement par le Code du Travail (décret 2002-1553 du 24 décembre 2002 et arrêté du 8 juillet 2003) et dans le cadre des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE) sous les rubriques 2260 (arrêtés du 23/05/06 et du 18/02/10) et 2160 (arrêté du 23/02/07 et du 09/02/10). Cependant, jusqu’en 2007, du point de vue des connaissances spécifiques liées aux produits manipulés, aucune étude, appliquée aux mélanges de matières premières constituant des aliments composés, n’avait été entreprise. En effet, en matière d’explosivité et d’inflammabilité de matières premières utilisées, seules certaines matières premières avaient fait l’objet d’études.
À l’étude des mélanges de matières premières manipulées en NA…
En 2007, Tecaliman, en partenariat avec le Laboratoire des sciences du génie chimique (UPR CNRS 6811) de Nancy, a mené cette étude afin de caractériser les paramètres d’inflammabilité et d’explosivité de produits manipulés en NA, et de combler le manque de connaissances dans ce domaine. Son objectif était de caractériser, de façon expérimentale, la sensibilité à l’inflammation (ou « aptitude à l’inflammation ») et la sévérité d’explosion (ou « comportement en cas d’explosion ») de produits représentatifs du secteur compte tenu de l’absence de données bibliographiques. La caractérisation d’une explosion, définie par la norme NF EN 1127-1 (**) peut être schématisée de la manière suivante (illustration 1).