Du papier et du carton fabriqués à partir de déchets agricoles, respectant l’environnement et dont la qualité n’a rien à envier aux papiers traditionnels ou recyclés, telle est l’innovation développée par la société néerlandaise PaperWise fondée par Peter van Rosmalen. Une percée dans la durabilité et une première en Europe.
Tous les jours, pour nourrir sept milliards de personnes, des produits tels que le riz, le maïs et la canne à sucre sont cultivés. Dans le traitement de ces cultures, les tiges et les feuilles sont rejetées comme déchets agricoles. Cette ressource inexploitée représente au niveau mondial des milliards de tonnes. C’est pourquoi la société néerlandaise PapierWise s’est intéressée à l’utilisation de ces déchets agricoles comme matière première pour la fabrication de papier et de carton. Le procédé mis au point permet de fabriqué du papier et du carton de haute qualité à tel point que l’entreprise fournit aujourd’hui aussi bien des emballages, des étiquettes, sacs et sachets que des produits de bureau. Un marché prometteur quand on sait que l’Europe utilise plus de 77,500 millions de tonnes de papier et de carton par an, mais aussi un marché durable, la solution développée présentant un net progrès pour l’environnement.
Les scientifiques ont étudié l’impact de ce nouveau papier sur l’environnement. Ainsi, l’université d’Amsterdam (Ivam), organisme indépendant pour la recherche environnementale, a évalué la différence d’impact sur l’environnement entre le papier 100 % à base de fibres de bois, le papier recyclé, et le papier à base de résidus agricoles (Papier Wise). Les recherches montrent que ce dernier obtient un score supérieur de 47 % par rapport au papier à base de fibres de bois certifié FSC et de 29 % face au papier recyclé.
De leur côté, le ministère des Affaires étrangères et le MVO Nederland (RSE des Pays-Bas) se sont mobilisés pour accorder à l’entreprise PaperWise une subvention de 10.000 € sous la forme d’un bon « voucher ICSR » (vouchers for International Corporate Social Responsibility). Ce montant a permis de financer une partie de l’étude faite par l’université d’Amsterdam. « C’est une nouvelle étape pour le papier », souligne Willem Lageweg, directeur de la MVO Nederland. « Les déchets de l’agriculture sont traités par une autre industrie pour un papier et un carton respectueux de l’environnement. Un bel exemple de l’économie circulaire. »
Cette innovation a également été soutenue dès son lancement par les clients-utilisateurs à l’instar du groupe Eosta, distributeur international de fruits et légumes biologiques frais, de la société Pacovis pour la vente en gros de produits durables vers la Suisse, l’Autriche et l’Allemagne, ou encore de Moonen Packaging, une entreprise particulièrement reconnue pour son engagement environnemental au Pays-Bas, qui ont contribué par leurs commandes et leurs soutien financier à son développement.