L’entreprise coopérative Laïta du Grand Ouest, figurant parmi les dix premières coopératives laitières en Europe, annonce un investissement industriel exceptionnel destiné à accroitre, à l’horizon 2017, sa production annuelle de poudres infantiles en boîtes et de poudres de lait premium de 30 000 tonnes supplémentaires, mais également à assurer la fabrication de 7 500 tonnes de lactosérum déminéralisé, et le cracking de 230 000 litres de lait supplémentaires par jour. Présentation.
Au plan technique, le projet concerne les sites Laïta répartis sur le territoire du Grand Ouest : Finistère, Côtes d’Armor et Loire Atlantique. Les nouveaux équipements, correspondant à un investissement de 80 millions d’euros, concernent les ingrédients laitiers secs avec la réalisation d’une tour de séchage mixte (poudre de lait premium et lait infantile) à Créhen (22), d’un atelier de boîtage pour lait infantile également à Créhen, d’une installation de complexes de déminéralisation de lactosérum à Landerneau (29) et à Créhen, de la spécialisation de la tour MSD à Ancenis (44) pour poursuivre le développement des poudres de lait fermenté, et le déploiements de dispositifs d’optimisation de séparation des protéines du lait, base du « cracking », le procédé de filtration du lait et séparation des molécules, sur l’ensemble des sites Laïta. En outre, il inclut la rénovation des huit tours existantes et l’amélioration des volets énergétique et sécurité des aliments sur les sites d’Ancenis, Créhen, Landerneau et Yffiniac (22).
Créée il y a cinq ans du regroupement des activités laitières des coopératives Even, Terrena et Triskalia, l’entreprise coopérative Laïta devrait globalement gagner, grâce à ses derniers investissements, près de15 % de capacité supplémentaire de traitement du lait avec une centaine d’emplois directs créés.
Passer un cap en volumes comme en valeur ajoutée
Cet investissement majeur en termes de volumes, mais aussi de valeur, est destiné à gagner des marchés très exigeants sur les aspects de qualité et de sécurité des aliments en France, en Europe et à l’international. Le développement des ingrédients laitiers secs constitue un axe stratégique, source de performance pour Laïta et atout complémentaire pour faire face à la volatilité des marchés. L’ensemble des fractions laitières du lait écrémé et du lactosérum issus de la fabrication des métiers de base de Laïta - le beurre et le fromage - seront ainsi mieux valorisés. Ce plan s’inscrit de fait au cœur de la vocation de l’entreprise coopérative : offrir des débouchés pérennes à la production des 3 750 exploitations qui lui livrent leur lait et contribuer au développement du territoire dans la durée. Une dynamique qui s’inscrit dans le contexte de la fin des quotas laitiers et constitue un signal fort pour l’avenir.
« L’internationalisation des ventes est d’autant moins risquée qu’elle repose sur la valeur ajoutée, l’innovation, la sécurité, les savoir-faire et l’image », souligne ChristianCouilleau, directeur général de Laïta. « Nos projets seront d’autant plus forts qu’ils serviront des marchés différenciés et à contenu de service élevé. »
Il s’agit là, selon le producteur, d’un véritable changement de palier qui vient en complément des investissements courants fixés par ailleurs sur un rythme de 50 millions par an. L’ambition affichée est de passer un cap dans le domaine des ingrédients secs sur le plan des volumes, mais aussi en termes de valeur pour monter en gamme et capter de nouveaux marchés à forte valeur ajoutée. Cet axe correspond à la stratégie mise en œuvre par Laïta dès sa création en 2009, pour limiter l’impact de la volatilité des marchés. Autrement dit, il s’agit de se donner les moyens de conquérir des marchés exigeants aux attentes diversifiées, sachant que la demande connaît une croissance sans précédent. Les familles d’ingrédients et de produits finis laitiers à valeur ajoutée concernées ont vocation à servir trois marchés porteurs : celui des poudres de lait et des poudres formulées, pour les clients internationaux ; celui des protéines sélectionnées issues d’un lactosérum déminéralisé et tracé, pour les fabricants de lait infantile ; et celui des laits infantiles conditionnés, pour les consommateurs internationaux et européens.
Elles s’inscrivent sur des marchés laitiers en croissance tant en Europe qu’à l’international qui se caractérisent par une maturité en Europe dont la réponse est dans la segmentation de l’offre, une forte dynamique dans les pays émergents dont la réponse est dans les volumes de produits transportables, les poudres de lait, notamment infantiles. Nombre de grands groupes laitiers s’intéressent aux ingrédients secs et ont annoncé des investissements ou noué des partenariats. Pour autant, les capacités de production nouvelles connues dans le monde ne représenteraient que trois années de croissance du seul marché infantile chinois (+ 196 % en cinq ans).