A l’heure où le gouvernement se mobilise contre la désindustrialisation, la profession s’interroge sur l’injection de fonds publics importants pour créer une filière qui viendra concurrencer probablement des entreprises locales présentent sur le territoire.
Les industries de carrières et matériaux de construction, fédérées au sein de l’Unicem Aquitaine annoncent qu’elles prennent acte du projet d’implantation d’un terminal d’importation de granulats par voie maritime sur les communes de Blanquefort et Bruges, en périphérie de Bordeaux (Gironde).
Selon la fédération, « le soutien financier conséquent apporté par l’État, le Conseil régional, le Conseil général de la Gironde et la Communauté urbaine de Bordeaux témoigne d’un double constat. Un constat, enfin partagé par les acteurs publics, sur les difficultés croissantes que rencontrent les industriels pour accéder aux ressources locales et approvisionner dans des conditions satisfaisantes les chantiers locaux, décidés par ces mêmes collectivités. Un constat d’échec sur la capacité de ces mêmes acteurs à prévoir dans leurs plans et programmes (documents d’urbanisme, schéma d’infrastructures et de transport, schéma de carrières …) les conditions d’un approvisionnement durable de nos territoires, alors même que les ressources sont disponibles localement. »
L’Unicem Aquitaine s’étonne du silence des parties prenantes cautionnant par conséquent une solution contraire à la logique de proximité et de circuits courts. Pour l’organisation professionnelle, si celle-ci peut apparaître au premier abord comme une solution crédible, l’approvisionnement de très longue distance, depuis l’Europe du nord, est difficilement compréhensible au plan économique, social et environnemental. Pour l’Unicem, elle s’avère en réalité « stratégiquement dangereuse, rendant ainsi l’Aquitainedépendante d’approvisionnements extérieurs qui n’apporterontaucune garantie de durée et qui renchériront à termele coût de la construction. »