La société Herding France SAS, basée à Vénissieux (69), existe depuis 1999. Elle conçoit et fabrique notamment des dépoussiéreurs destinés à des applications industrielles. Récemment installé dans le laboratoire pharmaceutique Cooper, le modèle de dépoussiéreur ATEX sans évent PharmEx dispose de nombreux avantages. Et notamment celui de pouvoir intégrer le dépoussiéreur dans l’espace de travail. C’est ce qui vient d’être réalisé dans la salle blanche du laboratoire Cooper, à Saint-Fargeau Ponthierry (77), où sont transformées les poudres avant d’être conditionnées pour la composition de médicaments.
« Nous avions un équipement qui n’était plus adapté et vieillissant, pour la filtration des poussières. Il fallait donc renouveler notre dépoussiéreur pour être plus opérationnels », explique Frédéric Souesme, responsable du service technique et de l’installation des machines dans l’entreprise Cooper. Laboratoire pharmaceutique basé en région parisienne, Cooper vend des produits médicamenteux sous différentes formes : liquide, pâteuse ou en poudre compactée. Pour ce dernier conditionnement, l’utilisation de poudres de glucose, d’amidon de blé ou de maïs, toutes potentiellement explosives, nécessite l’utilisation d’un dépoussiéreur. Le choix s’est porté sur Herding, après une étude des solutions proposées par les autres constructeurs de dépoussiéreurs. « Nous avons choisi Herding car ils étaient les seuls à proposer un équipement où la filtration pouvait être intégrée à l’intérieur de la salle blanche et la partie technique à l’extérieur. »
Effectivement, les installateurs de la société Herding proposent des formules adaptées à chaque besoin. Avant de changer d’équipement, l’installation de dépoussiérage du laboratoire Cooper était située à l’extérieur de la salle blanche. Seul Herding proposait une solution pouvant être installée à l’intérieur de l’espace de travail, dans l’espace de pesée. Dans l’unité de dépoussiérage que la société propose, seuls les commandes, le système de ventilation, ainsi que le moteur sont situés à l’extérieur. Le dépoussiéreur est géré par ordinateur à distance dans les bureaux de maintenance, qui contrôlent toute défaillance, colmatage, etc.
Fournisseurs de solution, les équipes d’Herding se sont également chargées du démontage de l’unité précédente et de l’installation sur mesure de la nouvelle : « Nous avons enlevé un vieux dépoussiéreur non Atex, pour en remettre un conforme à la directive Atex 94-9CE. Pour l’intégrer dans la salle blanche, nous avons découpé une paroi. Seule la porte pour retirer les éléments filtrants est en façade, ainsi que le seau destiné à récupérer les déchets, protégé par des portes », explique M. Morel, dirigeant de la société Herding. Chez Cooper, toutes les poudres sont traitées dans une salle blanche, d’où l’intérêt d’y placer le dépoussiéreur. La salle blanche permet d’éviter les réactions chimiques. Elle est en surpression par rapport à l’extérieur et comporte une centrale de traitement de l’air, où celui-ci est traité, filtré, tout en étant maintenu en surpression. Cela permet qu’aucune particule située à l’extérieur de la salle ne puisse y rentrer, et notamment les poussières. En cas de fuite, la surpression empêche également l’air d’entrer ; la poussière ira donc vers l’extérieur de la salle, et non vers l’intérieur, aspirée par la pression plus faible. Les opérateurs travaillant à trois ou quatre dans la salle blanche, se changent dans un sas, avec des vêtements dédiés, pour ne pas amener des particules étrangères. Ils doivent être protégés des risques explosifs des poussières, provoqués par la manipulation des poudres utilisées pour la composition de médicaments. C’est pourquoi le dépoussiéreur est indispensable.
Pour M. Souesme, le choix du placement de ce dépoussiéreur a également un autre avantage, celui d’impliquer les opérateurs, plus sensibilisés de fait au traitement des déchets produits par cette opération : « Le dépoussiérage produit des déchets dont il faut s’occuper. Il faut vider les seaux régulièrement entre chaque changement de produit ou chaque lot. Cela peut s’opérer plusieurs fois par jour ou une fois par semaine selon les cas. » Le modèle du dépoussiéreur proposé par Herding, PharmEx, a été conçu par le fabricant, spécialement pour des applications pharmaceutiques ou en parapharmacie. Il est sans évent (paroi faible qui s’ouvre s’il y a une explosion), ce qui rend possible son installation dans une pièce. Le modèle PharmEx peut théoriquement traiter des poussières organiques ayant une pression explosive maximale (Pmax) de 10 bars et un Kst maximum de 250 bars m/s (certifié par Dekra). De conception renforcée, il ne nécessite pas de protection constructive anti-explosion. Dans l’installation qui vient d’être réalisée pour le laboratoire Cooper, le débit de traitement de poussière est de 1 200 m3/h environ et peut aller jusqu’à 1 500 m3/h. Il fonctionne en continu. Ce modèle de dépoussiéreur, possède une série d’éléments filtrants Delta, aux caractéristiques qui ont séduit M. Souesme et son équipe : « Nous avons choisi Herding pour ses filtres traités en plastique (polyéthylène fritté, n.d.l.r.) au lieu d’être en tissus. J’ai bien aimé ce concept qui semble plus résistant. Ces filtres nous servent pour une majorité de produits utilisés dans notre laboratoire. » Effectivement l’offre du fabriquant en matière filtration est globale. Les unités de dépoussiérage comportent des éléments filtrants conçus par Herding, dans les années 80. Pour le modèle PharmEx, le corps de l’élément filtrant Delta est en polyéthylène fritté. La surface du filtre est composée d’une couche de PTFE (polytétrafluoroéthylène) microporeuse et hydrophobe, solidement ancrée dans le corps du filtre. Ces filtres à lamelles frittées Herding contenus dans l’installation PharmEx, ont une action pareflamme en cas d’explosion et servent donc de barrière pour les poussières, en zone classées Atex. Le fonctionnement du dépoussiéreur est ensuite le suivant : l’air chargé en poussière entre par la paroi située à l’arrière de la chambre air sale. Puis, la poussière se dépose en surface des filtres à lamelles frittées. Après être passé par les filtres, l’air propre sort du caisson filtrant par le bas.
Le dépoussiéreur est au centre du système de filtration. En amont, évidement, les poudres qui arrivent conditionnées. « On reçoit les poudres dans des sacs ; nous ne nous occupons que du conditionnement et de la transformation. Elles sont ensuite versées dans des box de transfert, puis arrivent dans des grandes cuves en inox via une trémie. Audessus de celles-ci se situe l’anneau de Pouyès, pour protéger les opérateurs des dégagements de poussières », précise M. Souesme. Les cuves dans lesquelles tombe la poudre peuvent contenir de 750 à 1 500 litres, pour des produits de 20 à 300 grammes. Lors de cette étape, la poudre tombe donc dans la cuve, tandis que les poussières sont acheminées via l’anneau de Pouyès dans des conduits, vers le dépoussiéreur. Une vanne de découplage « coté air sale » a été installée pour éviter la propagation coté opérateur. Lorsque l’opérateur récupère le seau contenant les déchets, la trémie est automatiquement condamnée pour qu’aucune fuite n’ait lieu. Un capteur de pression a également été mis en place, couplé à la climatisation pour réguler le débit d’air entrant, par rapport à l’aspiration du dépoussiéreur (débit sortant). L’air dépoussiéré est ensuite acheminé via des conduits vers le ventilateur situé à l’extérieur. Un arrêt d’urgence de sécurité permet de l’arrêter en cas de problème. Sur ce modèle de dépoussiéreur, un faible taux de rejet est garanti, au-dessous de 1 mg/m3 (en fonction du type de poussière). Côté pratique et budgétaire, le dépoussiéreur PharmEx est ensuite proposé comme un système clé en main et à faible coût d’entretien. Malgré un coût de départ supérieur par rapport aux offres des concurrents (40 000 euros pour le matériel et 50 000 euros pour le projet de changement du dépoussiéreur), l’avantage de ce système réside dans cette souplesse (en plus de son installation possible en salle blanche et des caractéristiques de ses filtres). « Herding s’est occupé de toute l’installation et nous nous occuperons de la maintenance en interne. L’équipement est relativement simple d’utilisation et garanti 10 ans », souligne en effet M. Souesme.
Reportage d'Emmanuelle Genoud
paru dans Le Journal du Vrac n°75, septembre/octobre 2010
Cooper en chiffres:
Chiffres d’affaires Cooper : 181 M€
Répartition de la clientèle :
86 % – Officines et grossistes
7 % – Hôpitaux, cliniques et laboratoires
7 % – Autres
Effectif : 550 personnes.
4 500 références au catalogue.
35 000 clients dont 20 000 officines en France.
11 000 colis expédiés chaque jour.