Connu depuis de nombreuses années dans la filière céréalière, le concept de plancher vibrant essaye de séduire les industriels du bois.
Son inventeur dans les années 80 a bon espoir que ce système astucieux de nettoyage des talus résiduels dans les silos horizontaux, et dans certaines structures maritimes et ferroviaires, rencontre le même succès. « Le pied étant identifié comme le point vulnérable du talus, explique Jean-Claude Poncet, qui dirige Silexport International, à Givry, en Saône-et-Loire, la technique consiste à déstabiliser le talus par vibrations et à provoquer son écroulement. » Il n’y a pas de raison, en effet, que le plancher vibrant n’intéresse pas les entreprises qui manipulent des granulés ou des déchets de bois. « Les produits du bois-énergie sont de faible valeur ; leur transport et la manutention représentent en revanche une grosse partie du coût pour l’utilisateur. Ce sont des produits difficiles, peu fluides avec des risques d’explosion. Le plancher vibrant, ajoute Jean-Claude Poncet, est sans doute la meilleure solution actuellement sur le marché pour la manutention de ces produits à bas coût dans les silos, les navires, les trains ou dans des containers. » Un avantage essentiel pour les utilisateurs est l’absence de réfaction des granulés. Le plancher vibrant n’exerçant aucune action mécanique directe, il ne casse pas les granulés. De même, il réduit la production de poussière lors de la vidange, contrairement aux systèmes rotatifs et aux échelles hydrauliques. « Parmi les autres avantages comparatifs il y a l’automatisation totale de la vidange, la très faible consommation électrique et l’absence totale de maintenance. », fait-on remarquer chez Silexport.
Des chaufferies alimentées en plaquettes de bois par plancher vibrant sont déjà en opération en France. Silvigen, producteur anglais de granulés, alimente sa chaîne de production en plaquettes par plancher vibrant, la société américaine SNHM basée dans l’État du Maine, également. De très importantes plateformes portuaires de réception de plaquette de bois sont à l’étude ou en cours de construction. En particulier en Angleterre, pays exportateur de plaquettes de bois vers l’Europe du Nord. « Des flux se mettent en place. Des Amériques vers l’Europe et l’Asie. Le marché français des granulés de bois, très en retard par rapport à l’Europe du Nord, est en expansion. Il en est de même des chaufferies à plaquette de bois », observe Jean-Claude Poncet dont la société est positionnée pour équiper plusieurs plateformes et navires de planchers vibrants : « Aujourd’hui des barges chiliennes de plaquettes sont en cours de montage en planchers vibrants pour être vidangées à 2 000 m3/heure. »