Deuxième employeur industriel français derrière les industries mécaniques avec un demi-million de salariés directs. Une production « made in France » sans délocalisation qui pèse largement sur l’excédent positif de la balance commerciale française. Le plus gros chiffre d’affaires du secteur industriel français avec 12,4 % de sa valeur ajoutée (contre 4 % pour l’automobile). En cette période électorale, aucune hésitation : votons agroalimentaire !
L’idée n’est pas si mauvaise, en effet, de soutenir le secteur, car la médaille a un revers plus sombre. A commencer par la volatilité record des prix des matières premières agricoles et de l’énergie. Mais aussi le poids des campagnes médiatiques à charge avec produits dévalorisés, image caricaturée, voire diabolisée. Et surtout, le quasi-monopole de la distribution alimentaire avec sept distributeurs face aux 10 000 entreprises agroalimentaires. Ce déséquilibre du rapport de force génère des tensions sur les marges avec de graves conséquences pour les PME/TPE du secteur : investissements en berne, taux d’utilisation des capacités de production en régression, part de marché à l’international en perte de vitesse, …
Si les agriculteurs ont été les premières victimes de cette inversion des pouvoirs, les entreprises de l’alimentaire se trouvent à leur tour confrontées à cette logique financière. Alors même qu’elles sont parvenues à préserver un modèle alimentaire, tout en l’industrialisant et en l’enrichissant par l’innovation dans un univers extrêmement contrôlé et réglementé. Oui, votons pour l’agroalimentaire, pour sa mobilisation en matière de qualité, d’accessibilité, de prix, de respect des ressources naturelles, d’innovation. Et puis, au-delà, pour l’indépendance alimentaire, la sûreté et la maîtrise des ressources.