Agroalimentaire

Créée en janvier 1993, la société APIA Technologie souffle cette année sa trentième bougie. L'occasion pour les codirigeants Hermann Tessier et Stève Ménélec de rappeler le savoir-faire de l'entreprise dans le secteur de l'agroalimentaire. Ils ont répondu à nos questions.

Vous êtes l’un des rares acteurs entièrement dédiés à l’agroalimentaire. Pourquoi avoir fait le chois de cette spécialisation ?

Stève Ménélec : Pour comprendre cette spécialisation, il faut rappeler qu’APIA Technologie est issue du groupe Transitube dont elle fait encore partie aujourd’hui. En 1961, Transitube développe et industrialise la vis flexible. À l’époque, le groupe adapte sa technologie à tous les secteurs d’activité qui ont besoin de déplacer des matières granuleuses ou en poudre : l’agroalimentaire, la plasturgie, la chimie, la pharmacie et d’autres industries. Dans la pratique, cette activité généraliste trouve ses limites.

Hermann Tessier : Les objectifs des clients, les solutions techniques, les critères de sécurité ou de qualité, et le vocabulaire, sont radicalement différents d’un secteur à l’autre. De l’extraction de minerai à l’industrie pharmaceutique, les problématiques divergent : du matériel robuste à haut débit pour l’un, une haute qualité hygiénique et la nettoyabilité pour l’autre. À partir des années 1980, le groupe a donc décidé de sectoriser son activité pour spécialiser ses commerciaux et gagner en pertinence auprès des clients de chaque secteur d’activité. La filière dédiée à l’agroalimentaire voit le jour en 1993 avec la création d’APIA Technologie par Franck Deramond.

Outre cette spécialisation dans l’agroalimentaire, quelles sont vos autres particularités sur le marché ?

S. M. : Comme nous répondons uniquement à l’industrie alimentaire, nous avons adapté tous nos équipements aux exigences spécifiques de nos clients. En premier lieu, nous portons une attention toute particulière à l’hygiène et à l’alimentarité des matériels que nous installons. Toutes nos fabrications sont en inox, les accessoires sont conformes CE 1935/2004 et nos tubes de transfert 100 % biosourcés sont certifiés alimentaires par un laboratoire agréé COFRAC. Concernant la sécurité et notamment la réglementation ATEX, nous faisons appel à un organisme extérieur. Dès 2007, nous avons choisi l’Ineris pour auditer notre atelier de fabrication et obtenir le meilleur classement (équipements en catégorie 1).

H. T. : Notre autre particularité est que nous sommes spécialistes du transfert des poudres et que nous sommes tout particulièrement spécialisés dans la technologie par vis flexible. Forts de 60 années d’expérience et de perfectionnement de cette technologie, nous proposons ainsi à nos clients des solutions flexibles, évolutives, hygiéniques, sécurisés et économes en énergie. Enfin, nous sommes fiers de pouvoir revendiquer plus de 1 000 visites clients par an principalement en France, mais également en Suisse et en Belgique. Nos cinq commerciaux et nos techniciens sont ainsi présents dans les ateliers, au plus près des réalités terrain.

Votre domaine d’intervention se limite-t-il aux réseaux de transfert des produits en vrac ?

H. T. : Non, en réalité, même si un client se tourne vers nous avec une demande initiale purement « transfert », nous raisonnons toujours au niveau « process » global de fabrication. Nos équipes ont une connaissance très pointue des organisations industrielles au sein desquelles elles interviennent. Très concrètement, si on nous demande de vider des sacs ou des big bags de différentes poudres dans un mélangeur, nous ne nous contentons pas de vendre un vide-sacs ou une station de vidange big bags. Au contraire, nous étudions les différentes possibilités pour le client de travailler par batch ou en continu. Les cas de figure sont innombrables, avec pour point commun notre préoccupation permanente de livrer la solution sur mesure qui optimisera le process de notre client.

S. M. : Pour cela, il est impératif de comprendre l’enjeu du projet : réduction de la pénibilité, augmentation de la capacité de production, baisse des coûts, lancement d’un nouveau produit, changement de matière première, etc. Les raisons d’investir sont multiples et il ne faut pas se tromper d’objectif. D’ailleurs, nos interlocuteurs dans les usines sont souvent surpris par les questions que nous leur posons, et nous bousculons parfois des idées préconçues sur la manière d’organiser les flux. C’est aussi pour cela qu’il peut se passer de six mois à un an entre le premier contact et la livraison. Enfin, la vérité d’un jour n’est pas celle de demain. C’est pourquoi nous anticipons toujours avec notre client les évolutions futures pour concevoir des équipements évolutifs.

APIA Technologie a 30 ans cette année : quel bilan en tirez-vous ?

H. T. : En 30 ans d’existence nous avons été à la fois acteurs et spectateurs de l’évolution de l’industrie de l’agroalimentaire. À son rythme, plus ou moins malmenée par les événements conjoncturels, elle n’a eu de cesse de se moderniser, de s’automatiser et d’améliorer la qualité produit. Ces trois dernières années, les remises en question ont été profondes et les investissements dans l’outil de production essentiels. Au niveau commercial, nous observons que nos clients ont besoin d’être accompagnés sur la durée. Leurs usines sont en perpétuelle évolution et il est rassurant pour eux de s’adresser à un prestataire qui connaît leurs installations. Nous avons grandi avec nos clients et ainsi noué de beaux partenariats.

S. M. : Aucune année ne ressemble à la précédente. Sur notre marché, il n’y a pas de répétabilité dans les projets. Pour les techniciens, c’est très motivant de travailler dans un secteur qui nous demande d’être en perpétuelle réflexion. C’est très challengeant aussi ! La force d’APIA Technologie, c’est d’avoir fidélisé ses collaborateurs. Chantier après chantier, nous engrangeons de l’expérience et du savoir-faire, ce qui est capital pour maîtriser la gestion des pulvérulents qui reste malgré tout empirique.

H.T . et S. M. : Cet anniversaire est aussi marqué par un changement de gouvernance. Nous avons pris ensemble les rênes de l’entreprise en début d’année à la suite du départ à la retraite de Franck Deramond. C’est un changement dans la continuité qui rassure les clients comme les collaborateurs, puisque nous cumulons à nous deux plus de 40 ans de présence dans l’entreprise !

Comment voyez-vous l’avenir, quels sont vos projets ?

S. M. : Côté R&D, le Trophée de l’Innovation obtenu au CFIA 2022 a boosté nos ambitions. Plusieurs projets sont en cours, avec des nouveautés encore confidentielles qui seront présentées lors des prochains salons professionnels, notamment à Prod and Pack de Lyon où nous serons présents.

H. T. : Au niveau commercial, APIA Technologie se réorganise et aura prochainement un rôle plus central à jouer dans le développement du groupe Transitube à l’export. En France, notre logique est d’étudier les opportunités de croissance externe dans des activités complémentaires. C’est ainsi que nous sommes désormais distributeurs exclusifs des solutions poudres de la société KMI située à Loudéac (22).

H. T. et S. M. : Notre souhait est de continuer à porter les valeurs qui font la force d'APIA Technologie : une entreprise innovante, proche du terrain et des clients, et toujours à taille humaine. Notre développement, nous ne l'envisageons que dans une logique d'entreprise collaborative et en cohérence avec le développement du tissu local. D'ailleurs, une nouvelle extension de nos locaux est en projet pour le confort des salariés et pour anticiper l'arrivée de ceux qui viendront accompagner notre croissance.